Comment bien tenir son sécateur

Bien tenir un sécateur

Publié par Ladislas Leroux

Publié le 07/02/2021

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Mis à jour le 22/10/2021 @ 18:25

Comment bien tenir son sécateur ? Que vous soyez agriculteur, horticulteur ou jardinier amateur, un sécateur constituera forcément l’un de vos outils principaux pour toutes les opérations de taille. Un sécateur vous permet en effet de tailler les petites branches, à une seule main, et est un outil de petites dimensions, facile à ranger et à stocker, et à emmener avec vous pour vos sessions de jardinage. Mais un outil n’est rien sans une bonne méthode d’utilisation, et il est donc important de bien tenir son sécateur.

Bien tenir son sécateur
Crédit : DarayaniCC 3.0

Le principe de fonctionnement d’un sécateur est simple : un ressort permet d’écarter les deux lames coupantes tant que vous n’effectuerez pas de pression sur les poignées de l’outil, chaque poignée étant prolongée par une lame. Cela vous permet de positionner le sécateur sans effort autour d’une branche, et de déclencher la coupe d’une simple pression sur les poignées.

Il existe deux types de sécateurs : les sécateurs à lames croisantes, et les sécateurs à enclume. Même si leur objectif est le même, leur fonctionnement est légèrement différent, et leur manipulation doit être adaptée à chacun. Autre variante : les sécateurs électriques, qui sont à utiliser de la même manière que les sécateurs à lames croisantes, mais qui vous apporteront une assistance électrique afin de vous aider à fournir moins d’efforts.


Ces modèles sont particulièrement adaptés pour les utilisateurs ayant besoin de travailler sur de nombreuses plantes, ainsi que pour les personnes souffrant de problèmes articulaires (arthrite par exemple), ou souhaitant tout simplement préserver leurs articulations. Notons qu’il existe également des modèles pour gauchers, élément important à prendre en compte afin de ne pas risquer de faire des erreurs de coupe.

Bien tenir son sécateur ne suffit pas. En effet, avant toute coupe, il est capital que vous soyez attentif au diamètre des branches que vous désirez couper. Vous remarquerez en effet, lorsque vous achèterez votre sécateur manuel ou électrique, que les constructeurs indiquent toujours le diamètre de coupe maximal permis par le modèle.

Les sécateurs à lames croisantes sont les plus répandus et permettent en règle générale de couper des branches jusqu’à un diamètre de 1,5 centimètres.

Essayer de tailler des branches plus épaisses avec ce genre de sécateur risque de créer un écartement trop important entre la contre-lame et la lame, et de vous forcer à exercer une force supplémentaire.

Cet excès de force vous fera obligatoirement bouger le poignet de manière non naturelle, ce qui entraînera une coupe peu nette, et donc potentiellement dangereuse pour la santé de la plante.

Pour les branches au diamètre plus large, il est alors recommandé d’utiliser un sécateur à enclume, qui, par sa méthode de construction, ne connaît pas ce problème d’écartement des lames et permet d’obtenir une coupe nette, sans que vous ayez à faire des mouvements de poignet afin de forcer la coupe. Ces sécateurs à enclume peuvent permettre de tailler des branches dont le diamètre va jusqu’à 2.5 centimètres.

Le sécateur à lames croisantes

Bien tenir son sécateur à lames croisantes
Un sécateur à lames croisantes. © PxHereCC 0.

Le type de sécateur le plus répandu est le sécateur dit à «lames croisantes», où l’une des lames est fine et coupante, et où l’autre est quant à elle non coupante et plus épaisse.

Ainsi, la lame coupe, tandis que la contrelame écrase. La contrelame va écraser l’écorce, pour que le tranchant de l’autre lame soit sur la plante et permette d’obtenir une coupe nette.

Comment bien tenir son sécateur pour que la coupe soit la plus aisée et la plus nette possible ?

Tout va dépendre de votre prise sur l’outil. Il est ainsi recommandé de bien tenir son sécateur, paume de la main vers vous. Evitez de positionner votre paume vers le sol ou vers l’extérieur, car cela rend plus difficile la maîtrise de la direction de coupe.  

Pour bien tenir son sécateur, il est important de placer la contre lame (qui écrase) sur la section de la branche que vous voulez éliminer. Vous devez placer la lame tranchante du côté que vous voulez conserver, sans quoi vous risqueriez de trop écraser la branche, ce qui nuirait à sa bonne santé, et pourrait créer un terrain malheureusement propice au développement d’infections par des bactéries.

Cela pourrait aboutir au développement de chancres, ce qui est à éviter à tout prix. La contre-lame exerce une forte pression, et cela écrase l’intérieur de la branche, et donc les organes de la plante.

Le point le plus capital est de bien tenir son sécateur incliné, afin que les lames produisent une coupe en biseau. Il ne faut surtout jamais couper à plat, car cela pourrait permettre à de l’eau de stagner sur la zone de coupe, et entraîner un risque de pourrissement ou le développement de maladies appelées cryptogamiques (comme le développement de chancres, donc).

Le saviez-vous ?

Un chancre est une maladie des arbres fruitiers essentiellement, mais qui peut également toucher tous les arbres et arbustes du genre Prunus ainsi que les saules, bouleaux, peupliers, hêtres, châtaigniers, érables, rosiers, cyprès et séquoias. Il s’agit d’une maladie qui touche l’écorce de la plante, qui finit par se nécroser. Dès la nécrose, le bois se trouvant sous l’écorce commence alors à son tour à être touché.

Les conséquences des chancres ne sont pas négligeables : les bourgeons vont mourir, les fruits vont tomber, tout comme les feuilles, après avoir jauni, et au final la branche mourra. Dans certains cas, des chancres peuvent tuer un arbre dans son entièreté, si ils finissent par s’attaquer à des grosses branches ou au tronc.

Comment un chancre peut-il se développer à cause d’une taille qui n’est pas nette, pas propre ? Tout simplement parce que les chancres, surtout ceux causés par des champignons, voient leurs spores emportées par le vent.

Elles vont alors entrer en contact avec toutes les plantes environnantes, au gré du vent, et vont s’immiscer dans toutes les zones offrant des points d’entrée : zones à l’écorce fissurée, ou plaies de taille. Il est donc essentiel de bien tenir votre sécateur afin d’éviter de causer des plaies de taille à vos plantes, et donc de les protéger d’une infection de chancres.



Le sécateur à enclume

Bien tenir son sécateur
Modèle de sécateur à enclume. © Domoguide

Les sécateurs à enclumes sont d’une apparence plus brute de décoffrage. Ils sont d’ailleurs parfois nommés «la hache». Tout comme une hache qui viendrait se ficher dans une souche d’arbre, la lame tranchante du sécateur à enclume vient se loger au centre d’une base plus large : l’enclume. Comment bien tenir son sécateur enclume ? De la même manière qu’un sécateur à lames croisantes. La différence majeure va se situer dans la nature du bois que vous trancherez avec cet outil.

Ce type de sécateur est davantage destiné à la coupe du bois mort, car le végétal se retrouve en général un peu écrasé. Utiliser cet outil sur du bois vert laisserait une coupe hachée favorisant l’apparition de maladies, et est donc déconseillé.

Par sa conception, ce sécateur ne permet pas de coupe en biseau (celle-ci ne serait pas assez nette et le bois se retrouverait tordu ou ébréché) ; à l’inverse de la coupe en biseau à pratiquer avec les sécateurs à lames croisantes, il faut donc ici bien tenir son sécateur à enclume bien droit, enclume et lame parfaitement perpendiculaires au rameau que vous voulez couper.

Placez le rameau au creux de l’ouverture entre la lame et l’enclume, et tranchez.

Précautions d’utilisation

Pour une coupe la plus nette possible, il est essentiel, outre le fait de bien tenir son sécateur, que vos lames soient propres, exemptes de toutes particules ou résidus de sève ou d’écorce. Il vous faut donc nettoyer et désinfecter la lame, de préférence après chaque usage afin d’éviter que les matières végétales ne sèchent sur la lame. Cela vous permettra également d’éviter d’emmener des germes de maladie d’une plante à l’autre, et de conserver vos plantes en bonne santé. Dès que vous changez de plante, y compris du même type, il est même conseillé de désinfecter systématiquement votre sécateur.

Pour désinfecter, nous vous recommandons de laver vos outils au savon noir dans un premier temps, puis de vous munir soit d’alcool à 90° soit d’alcool à brûler, et de nettoyer votre outil avec un chiffon ou un tampon de ouate imbibé.

Foire aux questions


Comment traiter un chancre ?

Si votre arbre est atteint par un chancre, il est conseillé de couper la branche concernée puis de la brûler, afin de détruire les spores qu’elle contient. Ensuite, il vous faudra appliquer sur la partie taillée ce que l’on appelle de la «bouillie bordelaise». Enfin, appliquez par dessus du mastic cicatrisant.
Nous vous recommandons, afin d’éviter tout développement de nouveaux chancres sur le reste de la plante, de traiter tout l’arbre avec la bouillie bordelaise. Si malheureusement l’arbre entier semble infecté, il vaudra mieux vous résigner à le couper, sous peine de le voir contaminer rapidement les autres plantes de votre jardin.
Si plusieurs zones de la plante sont affectées, et que vous pensez pouvoir parvenir à le sauver, nous vous recommandons alors de procéder à un curetage du chancre sur toutes les zones concernées. Il vous faudra gratter l’écorce au maximum, ainsi que le bois, jusqu’à ce que toutes les parties non saines soient ôtées.
Les parties saines des branches doivent alors être apparentes (le bois sera vert, jaune, ou plus clair) et il vous faudra y appliquer d’abord un fongicide, puis du mastic cicatrisant. Enfin, traitez l’entièreté de la plante avec de la bouillie bordelaise.


Qu’est-ce que la bouillie bordelaise ?

Même si bien tenir son sécateur est essentiel, cela n’est parfois pas suffisant. Vous devrez parfois être amené à utiliser de la bouillie bordelaise pour protéger vos plantes. Qu’est-ce que la bouillie bordelaise ? Eh bien, il s’agit d’un fongicide en poudre que les jardiniers utilisent afin de lutter contre les maladies des jardins et potagers. Constituée de chaux ainsi que de sulfate de cuivre, elle est très efficace et peut vous permettre de protéger ou de sauver vos plantes. Attention toutefois à l’utiliser avec modération, car vos plantes ne supporteraient pas un traitement trop régulier, du fait de sa grande contenance en cuivre, qui lui donne sa couleur bleue caractéristique.
La bouillie bordelaise élimine non seulement les champignons, mais aussi les algues, et les bactéries à l’origine de maladies des plantes.
La bouillie bordelaise se trouve dans le commerce, mais peut aussi être faite maison : la recette est assez aisée à préparer. Munissez-vous de gants de vaisselle, de lunettes de protection ainsi que d’un masque, d’un pulvérisateur à pression, d’un bâton, de deux seaux en plastique d’une contenance de 10 litres, et enfin de 150 grammes de chaux éteinte et de 100 grammes de sulfate de cuivre, qui sont les ingrédients principaux de la bouillie bordelaise.
Versez 3 litres d’eau dans un seau de 10 litres et versez-y la chaux éteinte. Mélangez.
Versez 2 litres d’eau dans le second seau de 10 litres, puis versez-y le sulfate de cuivre. Mélangez.
Procédez ensuite au mélange du contenu des 2 seaux en versant le contenu du premier dans le second.
Laissez le tout reposer 24 bonnes heures.
C’est prêt ! Votre bouillie bordelaise maison est à présent concoctée, et prête à protéger vos plantes.

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1 Commentaire

  1. Alma

    Je trouve les conseils très pratiques, merci.

    Réponse

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